Harcèlement scolaire : comment détecter et comment réagir ? 

Le harcèlement scolaire est caractérisé comme une violence verbale, physique ou psychologique en milieu scolaire et répétée sur une longue période par un ou plusieurs élèves à l’encontre d’une victime isolée, en incapacité de se défendre. Véritable rapport de force et de domination, le harcèlement scolaire peut prendre différentes formes pouvant se cumuler pour la victime : insulte, menace, bizutage, violence psychologique et morale, agression physique, moquerie, humiliation, chantage, exclusion des autres élèves… Le harcèlement scolaire repose principalement sur la stigmatisation d’un enfant par ses camarades d’école en raison de sa présupposé différence pouvant être son apparence physique, son identité de genre, ses centres d’intérêt ou encore son handicap. 

Il est impératif de prendre au sérieux les situations de harcèlement scolaire puisqu’elles peuvent avoir des conséquences graves pour l’enfant. Des impacts qui peuvent nuire à son développement psychologique et social, et ce jusqu’à l’âge adulte : 

  • Décrochage scolaire voire déscolarisation ;
  • Désocialisation et isolement ;
  • Somatisation (mal de tête ou de ventre, maladies répétées…) ;
  • Sentiment de honte ; 
  • Perte de confiance et d’estime de soi ;
  • Conduites autodestructrices voire suicidaires.

Comment détecter et agir lorsqu’un enfant est victime de harcèlement scolaire ? 

Le harcèlement scolaire n’est pas toujours « visible », il est donc important d’être vigilant aux signaux avertisseurs chez l’enfant, par exemple : 

  • Des changements dans son comportement (plus forte irritabilité, tristesse fréquente, besoin d’isolement…) ;
  • Des résultats scolaires en chute ;
  • Développement de phobies scolaires.

Face à une situation suspectée ou avérée de harcèlement à l’école, l’enfant victime, ses parents, ses proches ou même le personnel éducatif de l’établissement peuvent intervenir en alarmant la direction de l’établissement pour agir contre le harcèlement. Ainsi, grâce au plan de lutte contre les violences scolaires, des mesures et sanctions pourront être déployées pour protéger l’enfant victime de harcèlement et/ou de cyber-harcèlement.  

Le 3020 est un numéro d’appel gratuit, d’écoute et de prise en charge au service des élèves, des familles et des professionnels témoins ou victimes d’une situation de harcèlement entre élèves.

Lors de la discussion avec les opérateurs, si une situation de harcèlement est avérée, elle est alors transmise aux référents harcèlement de l’Education Nationale.

A noter : selon le Code pénal, les peines encourues pour harcèlement scolaire peuvent aller jusqu’à trois ans de prison et 45 000€ d’amende. Une peine de 10 ans de prison et 150 000€ d’amende pour les cas de harcèlement reconnus comme cause de suicide de la victime.

Le cyberharcèlement : quelle différence ? 

Avec l’usage croissant des réseaux sociaux et ses dérives, notamment chez les jeunes souvent sur-connectés, le harcèlement pousse les portes des écoles et continue au domicile de la victime. Il s’agit alors de cyberharcèlement. Il est défini comme « un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électronique, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ».

Le 3018 est un numéro vert national de prise en charge des victimes de cyberharcèlement en milieu scolaire. Gratuit et anonyme, une équipe dédiée (psychologues, juristes et experts des outils numériques) permet d’écouter, d’informer et de conseiller les victimes ou témoins de cyberharcèlement scolaire. Elle peut également, dans les cas le nécessitant, accompagner au retrait de contenus illicites en ligne.

Comment aider à lutter contre le harcèlement scolaire ? 

Les référents académiques.

Le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse a mis en place une politique de prévention structurée autour d’un programme de lutte contre le harcèlement appelé Phare. Ce programme prévoit notamment de s’appuyer sur un réseau de 400 référents académiques et départementaux, répartis sur tout le territoire. Le rôle des référents : accompagner les établissements dans un meilleur traitement, plus rapide et plus efficace, des situations de harcèlement. 

Les élèves ambassadeurs.

Parce qu’il est parfois plus simple pour un élève victime d’alerter et de se confier à un autre enfant de son âge, le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse a déployé un dispositif appelé « Ambassadeurs non au harcèlement ». 

Ces élèves sont formés pour détecter et repérer les situations de harcèlement au sein de leur établissement. Tels des lanceurs d’alertes, ils peuvent agir pour éviter à l’élève victime de rester seul face à sa situation. Grâce à des outils dédiés, ces élèves ambassadeurs ont également le rôle de sensibiliser les autres collégiens à la problématique du harcèlement scolaire et du cyberharcèlement dans le but de prévenir des violences et aider leurs camarades qui sont dans cette situation. 

Les élèves-médiateurs.

Dans de nombreux établissements en France, primaire et collège, certains élèves se sont mobilisés pour lutter contre le harcèlement scolaire au sein de leur établissement en devenant « élèves-médiateurs ». La médiation entre les élèves eux-mêmes permet aux enfants et adolescents d’aborder des situations de tensions par le dialogue, l’écoute et la bienveillance. Il pourrait être un des outils pour lutter contre l’augmentation du harcèlement en milieu scolaire.

Découvrir le témoignage d’une élève-médiatrice.

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Avec 15 € par mois (3,75€ après déduction fiscale), vous participez notamment à prendre en charge des séances régulières avec un psychologue qui aideront un enfant à surmonter des souffrances qui le dépassent.