Qu’est-ce que la violence psychologique ?

La violence psychologique – ou violence morale, violence mentale, violence émotionnelle – est une forme de maltraitance répandue envers les enfants. C’est une forme de violence envers autrui sans qu’une violence physique soit mise en œuvre directement. Ce sont des actes, en général répétitifs, comprenant les menaces verbales, l’isolement social, l’intimidation ou le fait d’imposer couramment à l’enfant des exigences déraisonnables (par rapport à son âge, son niveau de développement…), de le terroriser, de l’exploiter (travail, mendicité…), de l’exposer au danger, à la violence…
L’abus émotionnel est impliqué dans toutes les autres formes de violences, même s’il peut arriver seul.

Les formes de violences psychologiques

Ces violences peuvent s’exprimer de différentes manières. On identifie six types de violences psychologiques :

  • Le rejet (exemple : critiquer ou rabaisser constamment l’enfant)
  • L’isolement (exemple : tenir la famille, les amis, les proches à l’écart de l’enfant ; éviter le lien avec l’école et les professeurs)
  • Le manque d’attention (ne pas répondre à l’enfant lorsqu’il demande de l’attention, ignorer ses réussites, ne pas le valoriser)
  • La terreur (menacer l’enfant de l’abandonner ou de lui faire mal)
  • La corruption (impliquer ou exposer l’enfant à des activités criminelles) o L’exploitation (obliger l’enfant à s’occuper d’un parent ou d’un autre enfant)
  • L’exploitation (obliger l’enfant à s’occuper d’un parent ou d’un autre enfant)

Source : https://www.enfant-encyclopedie.com/maltraitance-des-enfants/selon-experts/la-violence-psychologique-un-tour-dhorizon

Comment repérer un enfant victime de violences psychologiques ?

Certains signaux peuvent permettre de repérer un cas de maltraitance psychologique : passivité de l’enfant, inhibition ou agressivité, instabilité, angoisses, tristesse permanente…

Le repérage de ces éventuels signes est encore complexifié par les phénomènes suivants, qui peuvent intervenir chez l’enfant victime :
– La culpabilité : sentiment de mériter la violence subie ou d’en être responsable
– La honte : sentiment de dévalorisation face à la situation – La peur : peur de l’agresseur, des menaces de représailles en cas de révélation des maltraitances
– Le repli, le chagrin et l’anxiété : désintérêt pour le monde, l’école, les amis, les activités, limitation des occasions d’échange qui permettraient de déceler la détresse
– La colère : réaction pouvant créer une barrière aux échanges avec l’entourage
– L’impuissance : impuissant au moment de l’agression, l’enfant peut considérer qu’il sera impuissant face à toute forme de violence à l’avenir.

Les conséquences pour l’enfant

Par ailleurs, cette forme de maltraitance peut freiner le développement et l’épanouissement personnel de l’enfant. Cela peut également laisser de lourdes séquelles qui peuvent apparaitre dès l’enfance et l’adolescence ou seulement à l’âge adulte.
– des conséquences psychologiques : cette violence peut induire des troubles relationnels, une faible estime de soi, des comportements agressifs, de l’addiction, une dépression, des difficultés de concentration et d’apprentissage dans le milieu scolaire.
– des conséquences physiques : troubles de l’appétit, du sommeil, prise ou perte de poids, tensions musculaires, fatigue chronique, allergies, réactions cutanées…
– des conséquences sociales : rupture avec les amis, isolement, repli sur soi…

Que faut-il faire pour aider ?

Un geste : alerter en appelant le 119 Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger (SNATED), joignable gratuitement 24h/24 et 7j/7 depuis n’importe quel téléphone, fixe, mobile ou cabine téléphonique, en France et dans les DOM (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion, Mayotte).
En savoir plus : Protection de l’enfance – Que faire face à une situation de maltraitance infantile ?

Si vous n’appelez pas, vous prenez le risque avant tout de laisser un enfant en situation de détresse, voire de danger immédiat. Mais vous risquez aussi des sanctions pénales : « Le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique ou d’un état de grossesse, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. » (article 434-3 du code pénal)