Une conduite à tenir s’impose si vous pensez qu’un enfant est en danger ou en risque de l’être. Le meilleur indicateur est votre ressenti, mais voici deux définitions :
Le milieu social
Les enfants maltraités, comme leurs agresseurs, appartiennent à tous les milieux sociaux.
L’âge
L’agresseur d’un enfant n’est pas nécessairement adulte. Il peut s’agir d’un autre mineur.
Le sexe
Même si la majorité des agresseurs est de sexe masculin, les femmes aussi commettent des agressions envers les enfants, y compris d’ordre sexuel.
Inconnu ou familier ?
La majorité des agresseurs sont des personnes affables, proches de l’enfant et appartenant à son entourage immédiat ou même à son milieu familial.
Les faits
Contrairement à une idée bien ancrée, un enfant victime n’amplifie jamais les faits. Au contraire, il a tendance à minimiser ce qui lui arrive.
Un geste : faire un signalement en appelant le 119
Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger (SNATED), joignable gratuitement 24h/24 et 7j/7 depuis n’importe quel téléphone, fixe, mobile ou cabine téléphonique, en France et dans les DOM (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion, Mayotte).
Non : votre rôle (et votre devoir) est d’alerter face à une situation de maltraitance infantile, à partir du moment où il y a suspicion de maltraitance infantile ou témoin de faits de violences. Alerter sur la situation d’un enfant n’implique pas nécessairement d’accuser un auteur. Appeler le 119 n’induit pas un dépôt de plainte. C’est à l’équipe du 119 puis aux services départementaux en charge de la Protection de l’enfance et / ou à la Justice d’apprécier la situation, de la qualifier puis de lui donner suite si besoin.
La recherche de preuves, si elle intervient, sera pilotée par un magistrat.
Le secret professionnel ne s’impose pas à celui qui informe les autorités judiciaires, médicales ou administratives de privations ou de sévices dont il a eu connaissance et qui ont été infligées à un mineur ; il ne s’impose pas non plus au médecin ou à tout autre professionnel de santé qui porte à la connaissance du procureur de la République ou de la cellule de recueil, de traitement et d’évaluation des informations préoccupantes relatives aux mineurs en danger ou qui risquent de l’être, les sévices ou privations qu’il a constaté, sur le plan physique ou psychique, dans l’exercice de sa profession et qui lui permettent de présumer que des violences physiques, sexuelles ou psychologiques de toute nature ont été commises sur un enfant.
(extraits de l’article 226-14 du Code Pénal)
Faire un signalement au sujet d’un enfant en danger s’associe à des principes de confidentialité.
Avant tout, vous prenez le risque de laisser un enfant en situation de détresse, voire de danger immédiat. Mais vous risquez aussi des sanctions pénales.
« Le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique ou d’un état de grossesse, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
La non-assistance à personne en danger s’applique également à toute personne qui s’abstient d’agir alors qu’elle a connaissance d’une situation d’un enfant en danger. Elle est punie d’une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende.
Qu’est-ce que la non-assistance à personne en danger ? Au titre du Code Pénal, cela consiste à avoir connaissance d’un péril grave et imminent qui menace la vie ou l’intégrité physique d’une personne, et à ne pas alerter les secours.
En France, la maltraitance infantile est fortement sanctionnée par le Code Pénal. Les peines liées la maltraitance infantile varient en fonction de la nature des faits, de la gravité des faits, de l’âge de l’enfant et du lien de l’auteur avec l’enfant.
En cas de violences volontaires les peines peuvent aller de 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende à 30 ans de prison. Les peines s’appliquent en fonction de la gravité des faits, de l’âge de l’enfant et de la personne qui les a commis. Les sanctions sont plus lourdes pour les personnes qui ont autorité sur l’enfant.
Pour des cas de mise en danger de la santé et de la moralité d’un enfant, les peines peuvent aller de 2 ans d’emprisonnement et 30 000€ si l’un des parents se soustrait à ses obligations au point de compromettre le développement de son enfant, à 30 ans de prison si cela entraîne la mort. Là encore une fois, les peines varient en fonction de l’auteur et des circonstances.
Les sanctions pour maltraitance infantile vont de peines correctionnelles à des condamnations criminelles lourdes. Rappelons que la maltraitance infantile a des conséquences à long terme sur la santé physique et mentale. Les enfants ayant été victimes de maltraitance infantile souffrent souvent d’anxiété, de stress posttraumatique ou encore de dépression.
24% des Français de plus de 18 ans déclarent avoir été victime de maltraitance infantile durant leur enfance.
Tout récit de maltraitance rapporté par un enfant au cours de son accueil (nouvelle révélation sur son histoire de vie, ou nouvel événement) est considéré et pris en compte par les équipes éducatives. Des mesures sont prises immédiatement s’il y a lieu : information préoccupante, signalement d’enfance en danger, saisine du Juge des enfants pour demander la suppression momentanée des droits de visite parentaux, par exemple.