Cette année, la 19ème édition du Prix Littéraire s’est déroulé le 9 juin à la Grande de Meslay, près de Tours. 500 enfants, éducateurs et personnel de la Fondation étaient présents pour mettre à l’honneur les livres.
Le thème de cette année était la musique. Chaque établissement s’est donc affronté autour de “battles” musicales : musique, danse, chant étaient au rendez-vous ! L’après-midi une grande fête était organisée autour d’animations médiévales (rapaces, musiques et danse médiévales, animations).

A l’année prochaine pour les 20 ans du Prix Littéraire !

Les heureux gagnants sont :

Chez les Poucets :
Ce n’est PAS une bonne idée !, Mo WILLEMS, Ed Kaléidoscope

Un renard affamé rencontre une oie bien dodue, l’invite dans sa cuisine… et l’oie accepte l’invitation. Mais l’affaire se complique, car question soupe, ils n’ont pas DU TOUT la même recette ! A chaque étape, une ribambelle de petits oisons, toujours plus nombreux à chaque page, clame avec de plus en plus d’insistance que ce n’est pas une bonne idée. Mais l’oie est elle aussi naïve qu’elle en a l’air?

Chez les cadets :
Emile et la danse de boxe, Vincent CUVELLIER et Ronan BADEL, Ed Gallimard Jeunesse

Il est temps pour Émile de nous présenter sa nouvelle activité (une lubie de sa maman qui souhaitait à tout prix l’inscrire quelque part, pour faire des choses, pour l’occuper, ou pour faire comme tout le monde). Bref. Émile a donc choisi la danse. Il enfile son collant rose, non sans mal, tandis que sa maman cherche à l’en dissuader, voyons, « il n’y aura que des filles » Pourquoi pas yoga ou découpe papier-carton, hein ? Naaaan… Émile est inflexible : ce sera danse, mais danse de boxe. Émile est déterminé, avec ses Ouch ouch, et ses déhanchés craquants… il va faire craquer les filles.

Chez les Juniors :
Le chien et la lune, Alice BARBERINI, Ed. Ane bâté

Paris, début du XXème siècle. Suite à une dernière représentation de cirque et au démontage du chapiteau, un accessoire du décor en plâtre en forme de lune est fortement abîmé. Or un chien, dressé à faire des numéros dans ce même cirque, transi d’admiration devant cette lune, ne peut accepter qu’on la jette à la poubelle. Il récupère la lune et décide de quitter les lieux en traînant son amie dans une carriole au travers des rues de la capitale. La faim, le froid et la fatigue mettront à mal les efforts de l’animal, lequel, attiré et réchauffé par les caresses d’un enfant, abandonnera à son tour l’astre de plâtre. C’est un homme en costume, un certain George Méliès, qui récupèrera l’objet au détour d’une rue et la rendra célèbre dans un film ! Véritable hommage à ce « cinémagicien », cet album en noir et blanc s’inspire dans sa construction des films muets des années 1900. Des cartons où l’on peut lire des phrases de dialogue ou de récit viennent en effet s’inter-caler entre des illustrations qui s’étendent sur des doubles-pages. Ces dernières tiennent lieu de séquences narra-tives autonomes dont l’agencement et la succession mènent immanquablement à la chute de l’histoire. Les crayonnés en gris, rehaussés çà et là de touches de rouge, les angles de vue et les plans de chaque double page participent à l’atmosphère mélancolique, désuète se dégageant de l’album.

Chez les ados :
Si j’étais ministre de la culture, Carole FRECHETTE et Thierry DEDIEU, Ed. Hongfei

La Ministre de la Culture potentielle, qui demande des crédits à son gouvernement s’entend répondre par ses collègues qu’il y a des urgences plus prioritaires: la santé, l’équipement, l’économie, l’armée. Elle décrète alors sur le champ la tenue de « journées sans culture ». Et l’on voit les dégâts quand il n’y a ni musique, ni cirque, ni danse, ni télé, ni guignol, ni musée …
Un texte sobre et des illustrations éloquentes, des personnages proches de la caricature. Un album engagé qui ouvre à la discussion.

Pour les romans :
L’invention d’Hugo Cabret, Brian SELZNICK, Ed Bayard Jeunesse

L’invention de Hugo Cabret est un roman graphique de l’Américain Brian SELZNICK dont l’action se situe dans les années trente. Depuis la mort de son père, Hugo, un jeune garçon, vit dans les méandres secrets d’une grande gare parisienne. Avant de disparaître, son père, horloger, lui avait confié un secret. Il construisait un automate qui délivrerait un message. L’orphelin se met en tête de poursuivre le rêve de l’horloger. Il fait bientôt la connaissance d’un étrange marchand de jouets et de sa fille Isabelle qui vont influer sur le cours de sa vie, tandis que l’automate livre son message sous la forme d’un dessin signé par Georges Méliès.

Il s’agit d’un « roman en mots et en images », et sur près de trois cents illustrations disséminées en double-page, l’image prend littéralement le relais du texte pour faire avancer l’action, composant donc une séquence (cinématographique…) pleine de sens, en allant souvent du plan d’ensemble au gros plan, et vice-versa. Cette forme originale, un peu ensorcelante, épouse parfaitement le propos suranné, tourné autour des débuts du cinéma, de l’âge d’or de la magie, des fins mécanismes d’auto-mates et horloges, de la modernité des gares et des trains aussi… Une initiative unique en littérature de jeunesse, par un auteur et illustrateur sincère et qu’on sent très impliqué dans son oeuvre.

Et enfin pour la BD :
Le loup en slip,Paul CAUUET (Auteur), Wilfrid LUPANO (Scénario), Mayana ITOÏZ (Dessinateur), ED. Dargaud

Le loup terrorise la forêt et ses habitants qui vivent continuellement dans la peur de se faire croquer les fesses. Jusqu’au jour où le loup descend dans la forêt… Méconnaissable ! Le loup ne fait plus peur du tout, il n’a plus le regard fou ni les poils dressés ! Mais comment vivre sans la peur, quand la peur est devenue l’unique moteur ?