Le sport pour horizon

Accueilli à l’âge de 12 ans au Village d’Enfants et d’Adolescents de Pocé-sur-Cisse, Dylan a trouvé dans le sport un point d’équilibre et une source d’épanouissement. Au point de souhaiter en faire son métier, en alliant à la pratique sportive sa sensibilité d’ancien enfant placé.

Jouer au football en club, Dylan en rêvait depuis sa tendre enfance. Un rêve qu’il a pu réaliser en arrivant au Village d’Enfants et d’Adolescents de Pocé-sur-Cisse. « Chez moi, je faisais du vélo. J’avais depuis toujours eu envie de faire du foot, mais sincèrement, cela coûte cher. Il faut acheter les crampons, les protège-tibias, faire des déplacements. Ce n’était pas évident pour mes parents. Le Village m’a apporté tout cela. » Il a 12 ans et le sport devient son principal centre d’intérêt. « Je pensais sport, sport, sport. Cela m’a beaucoup aidé », se souvient le jeune homme qui s’adonne progressivement à toutes les activités sportives possibles : basket-ball, rugby, course à pied, tennis de table… « C’était par période. Et en fonction aussi de ce que mes amis avaient envie de faire. » Intuitivement, il découvre ainsi la valeur sociale du sport, au-delà du défoulement physique…

Dylan

Au Village, j’ai pu m’inscrire dans un club de football et pratiquer bien d’autres sports. Cela a donné corps à ma passion. Les éducateurs ont toujours cru en moi.

Un soutien indéfectible

Au Village, Dylan vit son premier et unique placement, en compagnie de trois de ses frères plus jeunes que lui de 2, 5 et 7 ans. Lorsqu’il quitte le Village, à sa majorité, il est accompagné par le service jeunes majeurs tourangeau de la Fondation, jusqu’à ce qu’il se sente suffisamment autonome. Mais quelque temps plus tard, Dylan traverse une période délicate. Il peut alors compter sur le Service de suite (1) d’ACTION ENFANCE. « Cela m’a remis sur les rails et m’a permis de valider mes études. Sans ce suivi, cela aurait été très compliqué », dit-il, reconnaissant. Un appui que Dylan avait déjà éprouvé l’année de son bac. « Tout le monde disait que j’avais des prédispositions pour faire des études et j’aimais bien l’école, mais j’aimais surtout être dehors pour faire du sport. En terminale, j’ai reçu un fort soutien scolaire en maths, en français et en philosophie. J’ai l’impression que tous les éducateurs s’étaient entendus pour mettre toutes les chances de mon côté et me permettre d’obtenir mon bac ! »

“Éducateur sociosportif, un métier fait pour moi”

Encouragé par ses éducatrices/teurs familiaux, Dylan s’inscrit à la faculté de sport d’Orléans. Pour sa troisième année, il opte pour une licence professionnelle Développement social et médiation par le sport. « Le sociosport permet de développer différentes compétences, sociales et émotionnelles. C’est une approche éducative qui amène à travailler auprès de jeunes de la protection de l’enfance et de la protection judiciaire de la jeunesse, explique Dylan. Dès que l’on m’a présenté ce cursus, j’ai adhéré. Je me suis dit que c’était fait pour moi. Cela me semblait avoir plus de sens que d’être professeur d’EPS dans un collège ou un lycée. Le profil de ces jeunes, avec leurs difficultés et leur parcours, m’intéresse davantage. Il se peut que je me reconnaisse aussi un peu en eux. » Reste la difficulté à obtenir un poste d’éducateur sociosportif. En attendant, Dylan trouve des contrats d’éducateur ou de veilleur de nuit en MECS (2). Plus que tout, il aspire à mettre enfin à profit ses compétences pour travailler avec des jeunes qui ont besoin de souffler hors de leur structure d’accueil habituelle, à l’instar des séjours de rupture proposés par la Fondation.

Dylan en 3 dates

• Rentrée 2010 — Premier placement, avec trois de ses frères, au Village d’Enfants et d’Adolescents de Pocé-sur-Cisse.
• 2016 — Dylan entre à la fac de sport d’Orléans, accompagné par le service jeunes majeurs de la Fondation
• 2020 — Il obtient sa licence professionnelle en « Développement social et médiation par le sport ».

(1) Aujourd’hui, ACTION+, dispositif d’accompagnement des jeunes sortis des établissements d’ACTION ENFANCE.
(2) Maison d’enfants à caractère social.