Le jeune homme et la mer

Cinq années passées au Village d’Enfants et d’Adolescents d’Amboise et c’est tout un avenir qui se construit. À 25 ans, Anthony, qui a vécu ses vacances d’été à l’île d’Yeu, se destine à la planification spatiale maritime et s’engage auprès des structures qui l’ont accueilli lorsqu’il était enfant.

Anthony a tout juste 18 mois lorsqu’il est accueilli au Village d’Enfants et d’Adolescents d’Amboise, avec ses frères et sœurs. Bien plus âgés, les aînés atteignent rapidement l’âge de 18 ans et quittent le Village. Anthony est alors placé en famille d’accueil avec la plus jeune de ses sœurs qui a alors 16 ans. Lui en a 7.

La beauté de l’histoire veut que l’assistante familiale qui les reçoit soit leur ancienne éducatrice du Village d’Amboise. Lucienne venait de quitter la Fondation et d’obtenir son agrément pour travailler à domicile. Anthony a vécu chez elle jusqu’à ses 20 ans, bien entouré, encouragé, aimé.

“Une sorte de tissu familial s’est ainsi reconstitué. Je pense que je ne m’en suis pas si mal sorti si je compare à beaucoup d’enfants placés. Je le dois aux éducatrices, et notamment à ma famille d’accueil. Si vous n’avez pas la chance d’avoir quelqu’un qui vous suit dans la durée, cela ne se passe pas aussi bien, j’en suis certain. J’ai eu de multiples occasions de construire des liens d’attachement tout au long de mon enfance.”

Des rencontres qui construisent

De son enfance, Anthony conserve des souvenirs heureux avec sa famille d’accueil et avec son autre éducatrice familiale du Village qui les recevait pendant les vacances dans sa maison en Auvergne.

Anthony

Au Village d’Enfants, j’étais petit et j’ai peu de souvenirs, mais je suis conscient que sans la Fondation, nous n’aurions pas été réunis avec mes frères et sœurs d’autant que nous avons des parcours différents. Je n’aurais pas non plus rencontré la personne qui a pris soin de moi pendant toute mon enfance et mon adolescence.

L’association CAVAL, sur l’île d’Yeu, joue aussi un rôle déterminant dans la construction du jeune homme. Dans cette association, qui organise des séjours de vacances familiales à destination des enfants de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), il prend le goût de la mer. Après y avoir passé de nombreuses semaines de vacances avec sa mère, son frère et ses sœurs, il a été, pendant cinq saisons, animateur nautique, encadrant à son tour des enfants placés et des familles en difficulté. Et cela décide de ses études.

“Je veux montrer que l’on peut s’en sortir lorsque l’on a été placé à l’ASE !” Un engagement qui pourrait l’inciter à se rapprocher d’ACTION ENFANCE, notamment pour porter un éclairage sur la fin de l’accompagnement des enfants placés à 18 ans.

La passion de la mer

Après sa licence de géographie, Anthony a effectué une première année de master d’enseignement d’histoire géographie à l’université de Tours avant de se réorienter vers un master 2 de géographie des espaces maritimes à Nantes.

“Je suis actuellement en stage de fin d’études à Brest, au CEREMA (Centre d’études et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement) et je travaille sur la planification spatiale maritime – autrement dit l’aménagement du territoire et l’organisation des activités sur les littoraux et en mer – au service de l’interface terre/mer. C’est vraiment dans cette voie que je souhaiterais poursuivre !”

C’est tout le bien que nous souhaitons à ce jeune homme très impliqué dans ses différentes communautés et actif à promouvoir un développement durable. “En tant que géographe, par définition, on se préoccupe du devenir de la Terre”, conclut-il.

“Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme.”

Anthony en 4 dates

  • Août 2000 : Premier placement au Village d’Enfants et d’Adolescents d’Amboise
  • 2005 – 2018 : Anthony part s’installer chez son éducatrice familiale devenue famille d’accueil
  • 2020 : Après un Bac scientifique, il obtient une licence de géographie
  • 2023 : Anthony finalise un master 2 de géographie maritime avec un stage de fin d’études au Cerema

Grandir avec ses frères et soeurs : un besoin

Dans nos Villages d’Enfants et d’Adolescents, frères et sœurs grandissent ensemble sans risquer d’être séparés. Ce maintien des liens favorise leur reconstruction.