Lucie et Alexandra ont été parmi les premières chez ACTION ENFANCE à bénéficier d’un parrainage alors qu’elles avaient 14 et 15 ans. Pour Marine, leur ancienne éducatrice familiale, ce lien fort noué au Village d’Enfants et d’Adolescents de Soissons devait avoir une suite. Un lien fait d’entraide, de confiance et d’attachement, qui perdure alors que les jeunes filles sont désormais majeures.
Alexandra, 19 ans : La possibilité d’un parrainage avait été évoquée mais quand Marine a quitté le Village, j’ai pensé que l’idée s’était perdue. Et quelques mois plus tard, alors que je rentrais de colonie de vacances, Hélène Guilbert, la directrice du Village, nous a appris que la convention de parrainage* venait d’être signée.
Lucie, 20 ans : Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais vraiment contente. Ce n’était pas des paroles en l’air. Marine avait réfléchi, en avait parlé avec Enrique, son mari. Il approuvait le lien qui s’était noué entre nous. C’était dans une période où je n’allais déjà plus très souvent chez mes parents. Ce parrainage a permis de garder ce lien fort et aussi d’avoir cette ouverture vers l’extérieur, de partager la vie d’une famille.
Marine : C’était ma manière de leur montrer qu’elles avaient compté dans ma vie professionnelle et personnelle. Je n’avais pas juste « travaillé auprès d’elles ». Et même si pour mon mari et mes enfants le métier d’éducatrice familiale dans un Village ACTION ENFANCE reste un peu abstrait, ils ont compris qu’en vivant avec des enfants, on n’est pas uniquement dans le soin et le quotidien. Nous avons partagé des moments particuliers, intenses, traversé ensemble des périodes qui étaient compliquées pour elles. Elles étaient là quand j’ai eu mon petit La belle histoire d’un parrainage garçon… Au travail, il y a des rencontres qui se font. Et Alexandra et Lucie, c’est une jolie rencontre.
Lucie : les premières années, nous allions chez Marine et Enrique tous les weekends. Ils nous emmenaient avec eux dès qu’ils organisaient une sortie, nous étions conviées aux fêtes de famille. Leurs deux fils nous ont bien acceptées. Aujourd’hui, je suis en école d’infirmières, alors j’ai moins de temps. Mais ils sont toujours là. Enrique veille sur mes études. Ils m’ont aidée à emménager et je vais chez eux dès que je peux.
Alexandra : Cet été, ils m’ont accompagnée lorsque je visitais des appartements et c’est eux qui se portent garant auprès du propriétaire. C’est un soutien incroyable ! Quand ils partent en vacances, ils me confient leur maison et leurs animaux. Nous sommes dans une vraie relation de confiance mutuelle et d’entraide.
Lucie : Papa a dit « tant que cela vous va, ça me va ». Maman était plus réticente mais elle ne s’y est pas opposée.
Alexandra : Papa a signé, parce que c’était Marine.
Marine : Ils ont su dépasser les relations parfois compliquées que nous avions pu avoir quand j’étais l’éducatrice familiale de leurs filles. Ils ont compris que je ne leur enlevais rien.
Alexandra : Je fête tous les Noël chez parrain et marraine. C’est toujours une fête joyeuse.
Lucie : Moi, j’ai déjà passé deux Noël chez eux. C’était extra ! Il y a deux ans, avec Alexandra, nous sommes même allés tous ensemble choisir le petit chien de la famille.
Marine : En effet, la convention de parrainage prend fin à la majorité. Mais pas la relation que nous avons tissée. Sans cadre officiel, je continue à montrer aux filles qu’elles comptent pour moi, pour nous. Nous restons leur parrain et leur marraine. C’est un engagement sans durée limitée, de la part de toute la famille.