« J’ai rencontré des éducateurs qui ont cru en moi »

Accueillie pendant quatre ans au Village d’Enfants et d’Adolescents de La Boisserelle, Alison peut témoigner de la sincérité de l’attachement qui se noue avec certains éducateurs. Particulièrement bien insérée dans la vie sociale et professionnelle, la jeune femme de 29 ans est aussi restée très proche de son jeune frère.

Alison parle avec beaucoup de recul et maturité de son placement et s’estime chanceuse. Le mot peut surprendre, mais elle l’assume. « Nous avons été vraiment chanceux d’avoir été accueillis dans un Village ACTION ENFANCE plutôt que dans une autre structure. Nous n’avons manqué de rien et nous en sommes ressortis avec beaucoup de souvenirs et une expérience humaine très riche. Au-delà de la structure et du modèle d’accueil que nous avons beaucoup aimés, nous avons eu des éducateurs géniaux auprès de nous pendant quatre ans. Nous avons ainsi bénéficié d’une grande stabilité. » Bien sûr, apprendre que l’on va être séparé de son environnement familial ne va pas de soi.« Même si on est convaincu que l’on doit sortir de cette situation, partir vers l’inconnu est une grande source d’inquiétude ». Accueillie avec Kevin, son petit frère dans la même maison, ils ont pu apprivoiser ensemble leur nouvel environnement, préserver les liens fraternels qui les soudaient et reprendre confiance. Ce lien entre eux reste très fort.

Quelqu’un qui compte

Dans la maison, c’est François-Xavier de Berranger, qui le premier les accueille. Avec la seconde éducatrice familiale de la maison, il apprend à cette jeune fille, « sœur poule » habituée à protéger son frère, à retrouver sa place et à laisser la leur aux éducateurs. Kevin noue aussi un lien privilégié avec cet éducateur familial. « Nous sommes arrivés à nous confier. Là où je ne le remercierai jamais assez, c’est qu’il a réussi à ce que mon frère s’extériorise, lui qui ne parlait pas. » Alison lui est également reconnaissante d’avoir su poser un cadre. « C’est un éducateur  » carré « , avec des valeurs, de l’autorité. Et pour un enfant en perte de repères, un cadre est essentiel pour se sentir sécurisé. Il n’était pas notre seul éducateur, mais plus qu’avec tout autre nous avions ce lien très fort, comme une figure paternelle. François-Xavier nous a fait énormément progresser. Il fait partie des personnes grâce à qui nous avons réussi à nous en sortir ! » Pour la beauté de l’histoire, Alison s’est mariée il y a trois ans, et demander à François-Xavier d’être le témoin de cet engagement était une évidence ! « C’est l’une des personnes qui me connaît le mieux, j’ai partagé avec lui des choses profondes et intimes. Il m’a accompagnée toutes ces années pour que je puisse être une femme solide, que je puisse me dire que j’avais le droit de me marier et de fonder une famille. Ce n’est pas acquis lorsque l’on a été élevé dans un schéma familial violent et dysfonctionnel. François-Xavier est une des personnes qui compte le plus dans ma vie. »

Alison

Aujourd’hui, j’ai dépassé le cliché de l’enfant placé. Je suis fière d’avoir réussi à prendre du recul par rapport à mon histoire. »J’ai rencontré des éducateurs qui ont cru en moi »

Une fibre sociale

Côté professionnel, Alison est la preuve que le placement ne mène pas à l’échec scolaire et l’insociabilité. Après trois années d’études de droit à Assas, elle a sans regret opéré une réorientation. Avec le soutien d’ACTION+, elle a pu bénéficier d’un parcours d’orientation avec une psychologue spécialisée qui lui a permis, en croisant compétences, appétences et caractère, de choisir une nouvelle formation. Avec son BTS Fabrication du livre, elle est aujourd’hui chef de projet dans une imprimerie parisienne. Un métier qu’elle apprécie pour la diversité des sujets abordés et des objets d’édition. Celle qui voulait être ethnologue partage également son expérience au sein du comité des anciens d’ACTION ENFANCE avec d’autres jeunes qui ont été accueillis par la Fondation. Avec pour objectif d’améliorer ce qui peut l’être et la satisfaction de voir que leur parole compte. « Je suis passionnée par le domaine social et je sais, qu’un jour, j’en ferai mon métier. »

Soyez présent à chaque étape de leur vie

Avec 15 € par mois (3,75€ après déduction fiscale), vous participez notamment à prendre en charge des séances régulières avec un psychologue qui aideront un enfant à surmonter des souffrances qui le dépassent.