Trois familles d’accueil, salariées par la fondation ACTION ENFANCE, sont associées au fonctionnement du Village d’Enfants d’Amilly. Elles permettent d’offrir une diversité de modes d’accueil et de répondre, de façon temporaire ou plus pérenne, à des besoins particuliers. Pour Abel, être accueilli par une famille, à un moment précis de sa vie, a été salutaire.

Pour certains enfants ou certains adolescents, à un moment clé de leur développement, vivre dans une maison avec cinq autres enfants, au sein d’un Village dont la capacité d’accueil est de 48 enfants et jeunes, peut représenter une difficulté. Le besoin d’un cadre de vie plus resserré peut se faire sentir, et les familles d’accueil offrent alors une solution bienvenue. Abel a été placé dans le Village d’Enfants avec ses sœurs quand ils étaient petits. Ces trois enfants sont déficients mentaux. À l’adolescence, son histoire fami- liale associée à sa problématique a placé Abel dans un état de rébellion permanent, qui l’amène à insulter les éducateurs, à rechercher les mauvais coups à faire. S’il n’est pas le seul à faire des bêtises, bien sûr, il n’a pas la même capacité que ses camarades à intégrer la notion de la règle et du droit. « Avec sa déficience, Abel ne mesure pas les conséquences de ses actes. Il peut aussi se laisser embarquer par les autres ! », explique Sandra Macé, Directrice du Village d’Enfants d’Amilly. La décision a été prise de l’orienter vers une famille d’accueil.

Un ajustement continu

Pour cet enfant, la solution de la famille d’accueil a été salutaire. « Au début, il était toujours dans cet état d’esprit, insultant le mari de l’assistante familiale, provoquant, testant un peu violemment les réactions. Mais une fois que le lien s’est créé entre le jeune et la famille d’accueil (et même s’il lui arrive encore de claquer la porte et de dire des gros mots), il est parvenu à s’apaiser. » Les repères et les limites données par la famille d’accueil, à ce moment-là, sont davantage en- tendus car il n’y a pas l’interférence des autres enfants. Il est moins incité à faire des bêtises. Les consignes qui lui sont données sont adaptées à ses capacités et à son niveau de compréhension, plus qu’à son âge. M. et Mme Dauvergne ont travaillé pour concilier la règle aux besoins et aux capacités d’Abel qui, certes, a un corps d’adolescent mais pense et réfléchit comme un enfant de 9 ans. Parce qu’ils n’accueillent que trois enfants, ils peuvent ajuster l’éducation à chaque enfant, plus facilement qu’en Village d’Enfants. « Pour Abel, l’orientation vers une famille d’accueil avait un intérêt à ce moment-là, et c’est une chance que la fondation apporte cette richesse de mode d’accueil. »