Engagée dans le combat de la Protection de l’enfance en danger depuis sa création, la Fondation ACTION ENFANCE a soutenu la demande formulée au président de la République pour que la Protection de l’enfance entre dans le champ des priorités du gouvernement en 2019.
Objectif : renforcer cette politique en France afin de limiter les drames et de progresser dans l’accompagnement des enfants maltraités.

La Fondation ACTION ENFANCE revient sur 6 priorités proposées par Michèle Créoff et Françoise Laborde dans une tribune adressée au président de la République.

Pour un diagnostic objectif de la maltraitance infantile

Le diagnostic de la situation des enfants est central. C’est la clé pour améliorer le repérage des mises en danger et réduire significativement le nombre d’enfants maltraités. Or, parfois, la faiblesse des diagnostics rend difficile une juste évaluation des situations et des besoins des enfants. « Nous sommes favorables à la mise en place d’un guide national d’évaluation, partagé par les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de tous les départements », note Marc Chabant, directeur du développement d’ACTION ENFANCE.

Face à la lourdeur et à la violence de la procédure pénale

Être accueilli dans un milieu protecteur est un besoin fondamental de l’enfant en danger. Dans les Unités d’accueil médico-judiciaires pédiatriques (UAMJP – une soixantaine en France), les enfants sont accueillis par un soignant ou un psychologue référent. L’entretien est mené par un enquêteur formé au recueil de la parole de l’enfant, tandis qu’un autre enquêteur enregistre dans la salle technique attenante.
L’autre point crucial est celui de la défense de l’enfant. Alors que les parents sont systématiquement assistés par un avocat, il est exceptionnel qu’un enfant bénéficie d’une défense professionnelle.

Contre les parcours chaotiques

Alors que les enfants placés ont avant tout besoin de stabilité et de repères pour se reconstruire, leur parcours est le plus souvent jalonné d’abandons et de ruptures, de fins de prise en charge parfois brutales. Une question de fond pour la Fondation qui innove dans ses modes d’accueil pour éviter les orientations par défaut, notamment face à des jeunes qui n’en peuvent plus après des années de changements de placement.

Pour un suivi sanitaire prioritaire

Le délai d’attente pour obtenir un rendez-vous dans un centre médico-psychologique (CMP) est de 4 à 6 mois. En la matière, la revendication est simple : obtenir des coupe-file et des guichets réservés aux enfants de la Protection de l’enfance.

MNA : des mineurs avant tout

Pour la Fondation, le sujet ne fait pas débat : les mineurs étrangers non accompagnés (MNA) ont besoin d’un accompagnement du même ordre que les autres enfants de l’ASE.

Rester présents après la majorité

« Un jeune qui a été placé 10 ou 15 ans de sa vie devrait avoir la garantie de pouvoir faire, s’il en a les capacités, les études qu’il souhaite et trouver le travail qu’il souhaite. Tant que ce n’est pas le cas, la société, l’État doivent suppléer, comme le feraient des parents », soutient Marc Chabant.
Engagée dans cette politique avec la conviction que les enfants qui lui ont été confiés doivent pouvoir compter sur elle comme sur une famille, à tout âge de la vie, la Fondation a créé le Service de Suite, récemment renommé « ACTION+ » doté de nouvelles missions. « Animé par la volonté de finaliser l’insertion des jeunes, ACTION+ est beaucoup plus articulé avec les Villages d’Enfants et les Foyers dont proviennent les jeunes », indique Corinne Guidat, directrice du Village de Boissettes et du Foyer de La Passerelle.

Retrouvez l’article complet dans notre magazine Grandir Ensemble n°101, p.4