Militer pour la Protection de l’enfance

Créée en 1948, la CNAPE (Convention nationale des associations de Protection de l’enfant) est une des fédérations nationales représentatives des associations qui agissent dans le champ de la Protection de l’enfance. Son cœur de mission est de défendre les intérêts de l’enfant dans les politiques publiques. Rencontre avec Pierre-Alain Sarthou, directeur général de la CNAPE.

Quels sont vos principaux domaines d’action ?

Nous portons des plaidoyers auprès des pouvoirs publics. Un exemple récent ? La défense des taux d’encadrement dans les lieux d’accueil de la Protection de l’enfance. Car aussi surprenant que cela puisse paraître, aucune norme ne régit le nombre de professionnels qui doivent être présents auprès des enfants confiés. Notre action auprès d’élus et des ministères a enregistré un premier succès puisque, pendant l’été, les taux d’encadrement ont été fixés pour les pouponnières (accueil 0-3 ans). Nous poursuivons le travail concernant les maisons d’enfants à caractère social (MECS). Par leur mode de fonctionnement, les villages d’enfants sont peu concernés. Bien sûr, nous sommes particulièrement mobilisés pour influer favorablement sur le projet de loi sur la Protection de l’enfance qui est en cours de préparation.

Précisément, quelle place tiennent les villages d’enfants et l’accueil de type familial dans votre vision de la Protection de l’enfance ?

La CNAPE défend tout modèle de protection permettant de garantir la stabilité affective des enfants, le maintien de liens d’attachement solides, la conservation des fratries, dans le cadre plus général du nécessaire respect de leurs besoins fondamentaux. Il est clairement documenté que l’accueil familial tout comme le modèle des villages d’enfants permettent de répondre à ces exigences qui sont autant de clés de succès dans le développement d’enfants dont le parcours de vie est déjà troublé.

Comment contribuez-vous à la diffusion de la connaissance sur la Protection de l’enfance ?

Nous produisons de nombreux documents d’orientation afin de faire avancer la connaissance. Une publication récente de la CNAPE vise à faire prendre conscience de ce qu’est un traumatisme complexe en Protection de l’enfance(1). C’est un réel défi de société. La CNAPE organise également de grands événements, à l’instar du dernier colloque annuel de prévention spécialisée « Et si demain tout disparaissait » ? Il s’agissait d’un colloque de politique-fiction où les participants étaient invités à questionner collectivement le présent et l’avenir de la prévention spécialisée et à imaginer ce que serait le monde sans prévention spécialisée.

Quelle place tient la dimension caritative dans votre action ?

Nous avions eu l’opportunité, dans le cadre d’un partenariat d’envergure, avec l’État, de distribuer 8 000 billets pour les épreuves des Jeux olympiques de Paris 2025, dont quelques-uns d’ailleurs avaient été offerts aux enfants accueillis par ACTION ENFANCE. Mais le caritatif reste assez marginal dans nos activités quotidiennes. Nous pouvons être sollicités pour faire bénéficier des enfants de notre réseau d’expériences inédites ou de cadeaux. Et cela compte, parce que ça fait plaisir aux enfants.

Pourquoi le Village d’Enfants et d’Adolescents ?

Le modèle du Village d’Enfants et d’Adolescents fondé sur un cadre de vie de type familial et un quotidien partagé avec les éducateurs offre notamment un cadre de vie stable et à taille humaine aux enfants.