Mal-être infantile : que faire lors de la fugue d’un enfant ?

Mal-être infantile : que faire lors de la fugue d’un enfant ?

Une fugue est définie comme le fait de s’enfuir momentanément du lieu où l’on vit habituellement. Un mineur en fugue est une personne ayant quitté « son lieu de vie habituel, son domicile ou une institution et s’est soustrait à l’autorité de la personne ou des personnes qui en ont la garde ».

Lorsqu’une fugue est déclarée, une attention particulière est portée sur le mineur puisqu’il y a un risque de danger. La fugue est souvent de courte durée, cependant elle peut se prolonger pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois. 30% des jeunes fugueurs sont retrouvés dans les premières 48h.

Quelles sont les raisons qui peuvent pousser un jeune à s’enfuir ?

Plusieurs types de fugues sont identifiés :

• La fugue de rébellion : souvent liée à un besoin de liberté et d’autonomie ou lors d’un désaccord avec un parent ou avec l’autorité.
• La fugue influencée par un tiers.
• La fugue de survie : le mineur tente de fuir un danger, des sanctions, un environnement néfaste.
• La fugue par test : l’enfant cherche à connaître le degré d’attachement de ses parents ou de son entourage envers lui.
• La fugue par mal-être.
• La fugue par opposition au placement.

Comment déceler les risques de fugue ?

Déceler les signes d’une fugue n’est pas toujours évident. Plusieurs comportements peuvent alerter quant à un potentiel risque :

• Le comportement de l’enfant ou de l’adolescent se modifie brusquement. Il s’isole, se révolte ou change de fréquentations.
• Il accumule de l’argent ou des affaires en cachette.
• Il évoque la fugue pour provoquer et tester son entourage.
• Il a le sentiment d’avoir vécu une injustice et d’être incompris.
• Il vit au sein d’un climat familial tendu, pouvant favoriser l’envie de s’enfuir.

Si des doutes s’installent, il faut essayer d’agir en discutant avec le jeune ou son entourage. Il est préférable d’avoir des soupçons et se tromper plutôt que de laisser un enfant avec l’impression que personne ne le remarque ou ne se soucie de lui. Il faut favoriser le dialogue, chercher à comprendre la situation, éviter le jugement, favoriser l’expression de ses émotions et l’aider à trouver des solutions.

Fugue d’un enfant : comment agir ?

Il est tout d’abord essentiel de garder son calme. Avant de signaler la disparition à la police ou à la gendarmerie, plusieurs étapes peuvent être réalisées :

• Collecter les indices que l’enfant a pu laisser et qui aideront l’enquête (un message, des objets absents comme des vêtements ou de l’argent).
• Contacter les amis de l’enfant et leurs parents pour essayer d’avoir des informations.
  Les amis ne diront pas forcément tout afin de protéger leur ami mais il est important de leur faire part du sentiment d’inquiétude ressenti.
• Aller sur les lieux qu’il fréquente habituellement et questionner les personnes sur place.
• Avoir en permanence une personne au domicile, si l’enfant décide de rentrer.

Après avoir effectué ces quelques vérifications et étant toujours sans nouvelles du mineur, le signalement de la disparition à la police ou la gendarmerie la plus proche du lieu d’habitation est indispensable. Si des indices ont été récoltés, il faut les apporter, ainsi qu’une photo récente de l’enfant et une pièce d’identité.

Comment réagir au retour de l’enfant ?

Le retour de l’enfant se fait souvent en deux temps. Le premier temps est celui des retrouvailles. Il faut accueillir calmement l’enfant, profiter de son retour et lui exprimer la joie de le revoir.  Partager un repas, être positif et présent sont des attitudes à adopter pour que le retour à la maison se passe bien.

Dans un second temps, il faut tenter de renouer le dialogue afin de connaître les raisons qui l’ont poussé à fuguer. Lors de ce moment d’échange, il faut éviter les reproches et mener une réflexion avec l’enfant pour trouver des solutions ensemble.

Si la conversation est trop compliquée, il est possible de faire appel à un tiers pour prendre le rôle de médiateur. Il peut être incarné par un ami, une personne de la famille, un enseignant, un éducateur, etc. Il est parfois plus facile de résoudre une crise avec un médiateur.